5.2. FOUILLE SUR L’OPPIDUM DE L’INFERNET
(dernière mise à jour de cette page : 16 mai 2020)
Bilan résumé établi par Jean-Louis Charrière, responsable de la fouille.
Sauf mention contraire, les dessins, plans et photos sont de l’auteur.
Comme cet oppidum n’avait jamais fait l’objet de fouilles, ni officielles ni publiées, avant notre sondage et n’a plus été fouillé depuis, nous avons jugé utile de donner ici à son sujet quelques informations générales avant de parler de notre sondage (dénommé ici « sondage de l’AAE »).
SOMMAIRE
A. Généralités sur l’oppidum
A1. Situation
A2. Découverte au XIXe siècle et dénomination
A3. Bibliographie actuelle
A4. Description générale du site
A5. L’entrée sud
B. Notre sondage
B1. Conditions générales de notre intervention
B2. Emplacement et dimensions
B3. Stratigraphie
B4. L’architecture, les sols, les foyers
B5. Le mobilier non céramique
B6. La céramique
C. Autres observations
C1. Une découverte mystérieuse hors du sondage
C2. Conclusion sur l’occupation du site
A. GÉNÉRALITÉS SUR L’OPPIDUM
A1. Situation
Cet oppidum se trouve sur la commune du Tholonet (13), dans le Parc Naturel Départemental de Roques Hautes (géré par l’Office National des Forêts), sur la rive sud du petit lac formé par le barrage Zola.
Cet oppidum n’est pas très éloigné (moins de 3 km à vol d’oiseau) de la vallée de l’Arc, qui fut toujours une voie de circulation importante (via Aurelia des Romains, autoroute A8 aujourd’hui), mais il est entouré à peu de distance par des collines plus élevées qui le dérobent complètement à la vue, sauf du côté oriental où l’on voit les hauteurs de la montagne Sainte-Victoire. Le relief de tout ce secteur est très tourmenté.
L’approvisionnement en eau
Au pied de la colline coule le ruisseau de l’Infernet, qui provient de la région de Vauvenargues, près du col des Portes, et se jette dans l’Arc à Palette. Il change de nom à partir du village du Tholonet pour s’appeler la Cause. Pour avoir une idée de son débit naturel avant la construction des barrages Zola et Bimont, il faut se reporter aux mesures faites en amont de ce dernier (cf. P. F. Bernascolle, L’or bleu du Tholonet, Les Presses du Midi, 2019, § 2.1) : là, le ruisseau est à sec en été. Si ce n’était pas différent il y a plus de 2000 ans, il fallait probablement en période de sécheresse aller puiser de l’eau dans l’Arc, au lieu-dit Langesse, à quelque 2,6 km, à moins de disposer d’un puits efficace plus près de l’oppidum.
A2. Découverte au XIXe siècle et dénomination
C’est peut-être à l’occasion de la construction du barrage Zola (achevé en 1854) que l’attention fut attirée sur ce site. En tout cas, la première mention connue figure dans les Notes et croquis archéologiques de Benoni Blanc, 1855-1856, vol. 3, p. 45, manuscrit conservé à la Bibliothèque Méjanes à Aix-en-Provence.
En 1898, P. Cheilan rédigea une Histoire du Tholonet, manuscrit conservé au musée Arbaud à Aix-en-Provence, où il donne quelques détails sur des vestiges de voie et de rempart, « une grande et belle enceinte, faite de blocs énormes émergeant du sol ». Il ajoute qu’une tradition locale donne à ce « camp » le nom de Ragabom ou Ratabom. Nous n’avons pas trouvé trace de cette appellation aujourd’hui, et cette fameuse enceinte n’est plus du tout visible.
Les mentions postérieures sont extrêmement succinctes et lorsque nous avons entrepris notre sondage, aucune fouille officielle n’y avait jamais été effectuée.
Le nom Ragabom / Ratabom nous paraissant trop hasardeux, la carte de l’IGN au 1/25000e ne donnant aucun nom à cette colline et les auteurs cités ci-dessus appelant ce quartier Les Infernets, nous avons décidé de baptiser cet oppidum « l’Infernet » du nom du ruisseau qui coule à ses pieds.
A3. Bibliographie actuelle
Les résultats de notre sondage ont fait l’objet de rapports à la DRAC, mais n’ont pas été publiés avant cette présentation sur notre site Internet.
Le volume 13/4 de la Carte Archéologique de la Gaule (CAG), consacré à Aix-en-Provence, au Pays d’Aix et au Val de Durance, paru en 2006, fournit une notice d’une page et demie sur l’oppidum de l’Infernet, en résumant fortement nos rapports de fouilles (avec quelques inexactitudes) et en y ajoutant quelques compléments et la bibliographie récente.
La bibliographie ancienne indiquée dans cette notice comporte une petite erreur. En effet, il est écrit, page 685, que le site est mentionné dans la Statistique du département des Bouches-du-Rhône, ouvrage réalisé sous la direction du comte de Villeneuve, page 419 (il faut préciser : dans le volume 2, 1824). Voici le texte en question : « Sur les rochers situés au couchant de la rivière et précisément derrière le château, mais beaucoup plus haut que le mur romain, nous avons trouvé plusieurs restes de fortes murailles ; ce sont apparemment les vestiges d’une forteresse du moyen âge. » En réalité, ces lignes ne désignent pas du tout l’oppidum de l’Infernet situé sur la rive gauche, donc au levant de la rivière, et à plusieurs centaines de mètres de là. Les « murailles » aperçues par Villeneuve sont les vestiges, toujours visibles sur la rive droite (et d’ailleurs signalés dans la CAG), d’un fortin médiéval et aussi du canal de l’aqueduc romain qui passe effectivement derrière le château du Tholonet, environ 30 m plus haut que les ruines conservées du pont-aqueduc romain.
Cette différence de niveau et des traces d’enrochement sur le rocher de la rive droite montrent en effet que le pont-aqueduc franchissant le ruisseau de la Cause (alias l’Infernet) était à l’origine bien plus haut et bien plus grand que ce qu’il en reste aujourd’hui au fond du vallon, où un œil non averti ne voit plus que deux très gros pans de mur.
Au pied des culées subsistantes de ce pont-aqueduc, du côté amont, apparaît un mur en arc de cercle dont on voit bien deux états superposés : au sommet, un mur en petit appareil percé de plusieurs ouvertures, construit en 1475, et en dessous, un mur en très gros appareil, qui pourrait être un barrage romain (cf. P. F. Bernascolle, ouvrage cité ci-dessus, § 12 et § 15).
A4. Description générale du site
À 300 m au sud de l’oppidum apparaît sur une dizaine de mètres de long une voie creusée dans le rocher pour franchir une crête, voie que signalent les auteurs cités, mais nous ne savons pas de quand elle date. En effet il y a eu jadis dans tout le massif de Sainte-Victoire, un charroi important de charbon de bois et les ornières pourraient dater de cette époque. Elle présente des ornières d’usure distantes d’environ 1,55 ou 1,60 m. Aujourd’hui, quand on a franchi cette crête en marchant vers le sud, ce chemin carrossable disparaît au bout de quelques mètres, laissant la place à un chemin plus étroit envahi de broussailles qui se dirige vers l’est dans le vallon de Doudon. De là, on peut soit descendre vers l’ouest jusqu’au ruisseau de l’Infernet (alias la Cause) dans une gorge assez étroite proche de l’actuel château du Tholonet, soit se diriger vers l’est dans une zone où alternent champs et arêtes rocheuses.
L’oppidum lui-même repose sur une colline allongée, d’axe nord-ouest / sud-est, qui culmine à 291 m et s’abaisse en forte pente vers le lit de l’Infernet au nord-ouest.
Sur les autres côtés, le rocher est presque partout très élevé et abrupt, ce qui procurait une défense très forte rendant inutile la construction d’un rempart, sauf à l’entrée située du côté sud où la colline de l’oppidum se rattache au relief environnant par une sorthe d’isthme d’environ 15 à 20 m de large. Nous estimons la surface occupée par le village à environ 2 hectares, mais l’appréciation est difficile parce qu’il ne reste que très peu de vestiges antiques en surface.
La roche est un conglomérat calcaire relativement friable appelé « brèche du Tholonet » et l’érosion a dû être importante depuis l’antiquité. Il ne serait pas étonnant qu’on retrouve au pied de la colline et au fond du lac de barrage, sous les débris accumulés de l’érosion, de nombreux vestiges antiques qui auraient glissé là ou auraient été jetés comme dans une décharge.
Sur l’ensemble de l’oppidum, l’épaisseur de terre est assez variable. Au sommet, le rocher est quasiment à nu, parsemé de broussailles ; mais sur les pentes les moins abruptes, et notamment vers le nord-ouest, il y a encore une bonne épaisseur de terre et une petite pinède prospère au dessus du barrage.
On remarque çà et là quelques trous (abris de chasseurs, jeux d’enfants en promenade ou petites fouilles clandestines ?) et quelques alignements de blocs, indices d’un habitat que confirme la présence de nombreux tessons de céramiques variées, au milieu de beaucoup d’autres pierres en désordre.
Il n’est pas impossible qu’un sentier d’accès ait existé sur un étroit replat du flanc sud-ouest, en pente vers le ruisseau de l’Infernet, à une époque ou ce passage était moins abîmé par l’érosion.
A5. L’entrée sud
Le seul accès carrossable possible est par le sud, comme je l’ai dit ci-dessus. Il y passe aujourd’hui une piste pour la lutte contre les feux de forêt.
Un gros tas de pierres borde ce passage, accumulé par les engins qui ont tracé la piste forestière en détruisant sans doute une bonne partie de cette fortification. Il semble qu’il en reste encore deux ou trois assises en place sous ce tas désordonné.
En avançant un peu plus vers le nord, là où commence le village proprement dit, nous avons trouvé, en grattant superficiellement le sol du chemin, un alignement de blocs de taille médiocre formant un angle obtus qui correspond probablement à la face interne de la fortification de l’entrée de l’oppidum.
Nous n’étions pas autorisés à pratiquer une fouille à cet endroit et nous ne pouvons faire état que d’observations superficielles. Sous réserve de fouilles indispensables, nous avons l’impression que la voie d’accès était prise, sur une vingtaine de mètres, entre le ravin occidental et une avancée du rempart formant bastion à son extrémité sud. Puis cette voie débouchait sur l’intérieur de l’oppidum, tandis que le rempart, formant un coude obtus, s’éloignait de la voie pour rejoindre le ravin oriental.
B. NOTRE SONDAGE
B1. Conditions générales de notre intervention
L’Association Archéologique Entremont obtint, sous le nom de Jean-Louis Charrière, deux autorisations de sondage successives en 1979 et 1980, délivrées par la Direction Régionale des Antiquités Historiques (Ministère de la Culture). Les travaux sur le terrain commencèrent en juillet 1979 et s’achevèrent en octobre 1980, après une interruption d’octobre 1979 à avril 1980, au rythme que permettaient les moments de loisir de l’équipe de bénévoles.
Les principaux participants ont été J.-L. Charrière (responsable), E. Bodin, M. Dalaudière, S. Decoppet, A.-M. Lesaing, M.-L. Mesly-Rousset, J. Pillement et A. Vincis.
L’absence de local sur place nous a obligés à transporter chaque jour presque tout notre matériel à dos d’homme depuis Le Tholonet. L’accès en voiture par la piste forestière, de toute façon difficile pour une voiture ordinaire, nous était interdit par l’Office National des Forêts. Une petite partie du matériel restait cachée sous un tas de pierres et ne fut apparemment jamais découverte !
B2. Emplacement et dimensions
En l’absence de tout carroyage général du site, nous ne pouvons pas le localiser très précisément sur la colline. Disons qu’il se trouvait à une vingtaine de mètres au nord du sommet de la colline. Nous avions scellé une grosse pierre dans l’angle ouest du sondage, gravée d’un repère topographique. Mais lors d’une visite quelques années plus tard, nous avons constaté que cette pierre avait été renversée et que le sol avait été remué ici et là.
Notre sondage s’est étendu sur une surface totale de 50 m2. Nous avons creusé jusqu’à ce substrat sur une grande partie du sondage, surtout à l’ouest où il n’existait plus aucune structure antique bâtie ou aménagée. Là, nous avons exploré les anfractuosités du rocher, dans lesquelles nous avons trouvé la céramique la plus ancienne (âge du Bronze final).
À la fin de notre chantier, nous avons déposé sur les niveaux archéologiques en place des témoins du niveau atteint par notre fouille, puis nous avons rapporté sur les sols antiques une grande partie de la terre que nous avions enlevée en fouillant, conformément à une demande de l’O.N.F. et pour protéger la zone. Toutefois, nous avons laissé apparent le sommet des murs antiques dégagés. Depuis, la végétation a repoussé et des garnements ont endommagé ces murs…
B3. Stratigraphie
— Sous la couche de surface moderne (de 0 à 25 cm d’épaisseur), nous avons rencontré, uniquement dans les espaces 2 et 3 (voir ci-après), un éboulis de pierres provenant des murs antiques écroulés (hauteur : de 0 à 80 cm).
— En dessous, nous avons rencontré sur presque toute la surface du sondage une couche de terre argileuse (de 5 à 15 cm d’épaisseur en général) qui doit provenir du toit (en terrasse) et des murs, à la base desquels elle était en effet plus épaisse (jusqu’à 40 cm).
— En dessous se trouvait presque partout un remblai de nivellement, absent là où le rocher affleure. Il constitue le sol d’habitat.
Voici une coupe traversant l’ensemble du sondage, présentée ici en trois parties par nécessité. La légende s’étend sur les parties 1 et 2 et concerne les trois parties. Ces trois parties se chevauchent un peu pour faciliter la compréhension.
B4. L’architecture, les sols, les foyers
Les vestiges architecturaux mis au jour sont modestes, à cause des destructions humaines ou de l’érosion naturelle
Nous avons dégagé quatre murs qui délimitent partiellement trois espaces contigus. Ils sont bâtis en pierres brutes de dimensions très variées (jusqu’à 0,70 m pour leur plus grande dimension), liées avec de la terre. Ces murs reposent soit sur le rocher, soit sur un faible remblai corrigeant les inégalités de ce rocher ; ils mesurent entre 0,50 et 0,60 m d’épaisseur ; la hauteur conservée atteint au maximum 0,70 m au dessus du sol d’habitat. La première assise présente par endroits des orthostates (blocs dressés et non couchés). Nous n’avons pas trouvé de porte : les ouvertures devaient se situer dans les murs nord-ouest, hors de notre sondage et où de toute façon l’érosion a probablement tout emporté.
L’espace n°1, au sud-ouest du sondage, était sans doute une pièce d’habitat. Il subsistait, dans la partie sud-est de cet espace, un important lambeau du plus récent sol antique, sur lequel, dans l’angle est, nous avons découvert un foyer sur plaque d’argile lisse. Sur cette plaque subsistaient des cendres, que nous avons prélevées.
À 2,70 m à l’ouest de ce foyer, à un niveau inférieur mais dans une couche perturbée et peut-être relativement moderne, nous avons trouvé un autre amas de cendres, sans plaque de foyer, au niveau d’un sol de circulation non daté (carré C1).
Au sud et au sud-ouest de ces structures conservées, nous n’avons rencontré que le rocher ; mais celui-ci est creusé de nombreuses fissures et cavités naturelles qui étaient comblées d’une terre contenant un peu de « mobilier » dont il sera question plus loin.
L’espace n°2 est séparé du précédent par le mur 2. Cette pièce conservait aussi un grand lambeau de sol antique contre le mur 1. Dans l’angle sud, nous avons mis au jour un trou artificiel profond de 15 cm et large de 20 cm, qui contenait quelques charbons, 2 tessons de dolium et un petit os. Peut-être un trou à offrande.
L’espace n°3 est séparé du précédent par le mur 3 ; au sud-est, il est bordé par le mur 4 conservé sur 2,5 m seulement. Les autres limites sont indéterminées (hors du sondage ou murs disparus). Ici aussi le dernier sol antique était conservé sur une assez grande surface.
Compte tenu de l’absence de porte dans la partie conservée des murs, il faut supposer que ces trois pièces étaient desservies par une rue qui longeait leurs façades nord-ouest. Ces structures sont datables des IIe et Ier s. av. J-C.
B5. Le mobilier non céramique
Monnaies
Nous avons trouvé deux monnaies :
— un hémichalque massaliète tardif (Ier siècle ?) usé ; droit : tête d’Artémis (?) à droite ; revers : taureau cornupète à droite ; poids : 1,23 g.
— un moyen bronze massaliète ; droit : tête féminine ou masculine souriante à gauche ; revers : taureau cornupète à droite, queue relevée, une patte avant repliée ; poids : 3,3 g.
Autres objets en bronze
— un anneau à section aplatie, diamètre extérieur 42 mm ; présente un renflement à un endroit et des bavures sur le bord interne ; poids : 6,1 g.
— un fragment d’un anneau en bronze du même genre que le précédent.
— un anneau à section ronde, diamètre extérieur 20 mm ; poids : 3,35 g.
— une spire (fragment de fibule peut-être).
— quelques fragments non identifiables.
Autres objets métalliques
— un ardillon de fibule avec encore deux spires, en fer
— des fragments de clous, en fer
— quelques débris de fer difficiles à identifier
— des scories de fer informes
— un morceau d’agrafe en plomb.
Autres objets
— quelques fragments de meule en basalte
— des galets entiers ou cassés
— quelques fragments de torchis
— des débris d’os et quelques dents
— quelques charbons et cendres
B6. La céramique
Nous n’avons retrouvé aucun objet entier ni même partiellement reconstituable, mais seulement des tessons éparpillés.
a) Fabrication locale, non tournée
C’est de loin la plus abondante, à pâte grossière et friable, de couleur variant du gris au brun. Certains tessons portent des décors géométriques simples incisés qui permettent de reconnaître de la céramique datable de la fin de l’âge du bronze (autour du VIIIe s.). Le dolium, toujours en petits morceaux, est rare.
b) Importation
— l’amphore est très rare
— un peu de céramique tournée à pâte claire, de couleurs diverses (marseillaise, pseudo-ionienne)
— rares tessons de « phocéenne » grise, dont un tesson à décor ondé (Ve – IVe s.)
— très rares tessons d’attique tardive (IVe s.)
— rares tessons de « campanienne » A (IIe s.)
Il nous paraît utile, pour la datation, de signaler l’absence totale de céramique arétine, de céramique sigillée et de toute céramique postérieure.
c) Tegula (tuile romaine plate, au plus tôt Ier s. av. notre ère)
Les fragments sont trop peu nombreux pour envisager un toit ainsi couvert ; ces tuiles ont dû servir à autre chose.
C. AUTRES OBSERVATIONS
C1. Une découverte mystérieuse hors du sondage
Près de l’entrée sud, à l’intérieur de l’oppidum, nous avons trouvé, à moitié enterré, un mystérieux fragment sculpté dans de la pierre de Bibémus (colline toute proche à l’ouest). Pour le décrire, nous dirons qu’il ressemble approximativement à un petit torse avec deux moignons de cuisse, mais il s’agit peut-être de tout autre chose. Il mesure 53 cm de long, 30 cm de large et 20 cm d’épaisseur. Sa datation est inconnue. On trouve d’autres morceaux de pierre de Bibémus à plusieurs endroits.
C2. Conclusion sur l’occupation du site
Si on s’en tient aux résultats de notre sondage et d’après la céramique trouvée, le site aurait commencé à être occupé au VIIIe s. Puis, après une lacune au VIe s., l’occupation aurait recommencé aux Ve et IVe s., se serait interrompue de nouveau au IIIe s., aurait encore recommencé au IIe s. et se serait définitivement arrêtée au Ier s. ou peu après. Mais il est impossible actuellement d’estimer l’étendue de ces occupations successives et de véritables fouilles seront nécessaires pour confirmer cette première impression.
Après notre sondage, des prospections de surface ont été effectuées par des archéologues professionnels sur l’ensemble de l’oppidum ; ils ont recueilli de la céramique commune gallo-romaine, des morceaux de dolium, d’amphores italiques, gauloises et de fabrication locale du Haut Empire romain. Cette récolte ne modifie pas sensiblement les résultats de notre sondage, sauf pour la fin de l’occupation, apparemment un peu plus tardive que ne le montrait notre sondage.