1.5. Histoire de l’association
(dernière mise à jour de cette page : 30 août 2024)
L’association a été créée en octobre 1967 à l’initiative de Raymond Rousset, ancien directeur de société, sous le titre Les Amis d’Entremont et son siège fut fixé au 8 rue Littera à Aix. Il s’agissait alors, comme l’indiquaient ses statuts, de regrouper les Aixois attachés à leur patrimoine pour montrer aux autorités le très grand intérêt archéologique des vestiges de l’oppidum celtoligure d’Entremont (situé entre Aix et Puyricard), inciter l’Armée de l’air à abandonner le terrain qu’elle occupait depuis 1945 afin de pouvoir étendre les fouilles, protéger la colline d’une urbanisation menaçante et inciter la ville ou l’État à acquérir des terrains autour du site pour créer un grand parc. Le responsable ministériel de l’archéologie en Provence était alors Fernand Benoit, grand érudit, qui avait entrepris les premières fouilles sur ce site en 1946 et qui les poursuivit avec ardeur jusqu’à sa mort en 1969. Il soutint évidemment l’association dès sa création.
Le premier président de l’association fut le professeur de lettres et historien Jean-Paul Coste, très estimé dans le milieu universitaire aixois. Dès sa création, l’association, forte de plusieurs dizaines de personnes, entreprit de faire mieux connaître l’oppidum et mieux apprécier son importance archéologique en organisant des visites guidées. Elle bénéficia pour cela de la collaboration de F. Benoit lui-même et de son bras droit, Robert Ambard.
Au président J.-P. Coste, prématurément disparu en février 1974, succéda Raymond Rousset et le siège fut transféré au 16 rue de la Molle. Sous son autorité, l’association élargit ses activités en organisant des voyages pour ses adhérents, des conférences et en réalisant des publications et des expositions concernant toute la région aixoise. C’est pourquoi l’association modifia son nom qui devint Les Amis d’Entremont et du Pays d’Aix antique. Mais peu après, R. Rousset voulut un nom plus « nerveux » et ce nom fut Entremont tout court.
En 1975 fut constituée au sein de l’association une équipe de fouille, dirigée par Jean-Louis Charrière, professeur de lettres classiques, assisté de Suzanne Decoppet, cadre à la SNCF, qui travailla d’abord sur l’oppidum d’Entremont, puis sur divers autres chantiers à Aix et aux environs : oppidum de l’Infernet au Tholonet, rue Adanson à Aix, oppidum du Baou-Roux à Bouc-Bel-Air, etc. (voir la rubrique 5 du présent site Internet, « Nos anciennes fouilles et prospections »).
Ce fut ensuite le médecin général inspecteur Louis André qui fut porté à la présidence en 1978 et qui installa le siège de l’association dans les locaux de l’Automobile-Club d’Aix au 7 bd Jean Jaurès, où nous sommes restés comme locataires jusqu’en 2019. Mais au printemps 1979, appelé par son travail à l’étranger, il dut quitter ce poste et c’est J.-L. Charrière qui lui succéda.
Ce dernier multiplia les conférences ouvertes gratuitement au public (voir la rubrique 2.2 « Conférences »), développa la bibliothèque et la photothèque, décida l’édition d’ouvrages nouveaux (voir la rubrique 2.5) et engagea l’association dans diverses luttes associatives pour défendre les abords d’Entremont contre l’appétit des promoteurs. De nouveaux statuts furent adoptés en 1982 pour tenir compte du fait que d’une part certains des premiers objectifs de l’association avaient été atteints (départ de l’Armée de l’air en 1972, libérant toute la surface de l’oppidum pour les fouilles, et classement de l’oppidum comme « monument historique » en 1980, ce qui garantit sa protection), et d’autre part la vitalité de l’association lui permettait d’élargir ses projets à l’ensemble du pays d’Aix.
En 1989, la municipalité aixoise lança les premières études en vue de la création d’une ZPPAUP (Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager) qui s’étendait d’Entremont jusqu’aux Pinchinats. L’association contribua beaucoup à ces études mais se heurta au lobby des propriétaires terriens du secteur. Malgré tout, J.-L. Charrière élabora dans ce cadre un projet de grand parc archéologique en bordure nord du site d’Entremont (voir la rubrique 3.1 « Nos souhaits »). C’était l’un des objectifs de l’association lors de sa création. Mais la municipalité trouva l’opération trop coûteuse. Puis J.-L. Charrière, pris depuis quelque temps par de nouvelles activités professionnelle très denses, dut arrêter les fouilles en 1988 et restitua la présidence en 1993 au Dr L. André, revenu en France.
Celui-ci continua à diriger l’association dans le même esprit. En 1993, il rédigea un petit guide intitulé « Pour visiter Entremont », le seul disponible depuis l’épuisement du livre de F. Benoit qui n’était d’ailleurs pas un guide pratique pour la visite sur le terrain. Plusieurs éditions suivront au fil des années, refondues et enrichies par J.-L. Charrière à partir de 2008 (la dernière en date a été publiée en septembre 2019). En janvier 1998, constatant que le projet de ZPPAUP évoqué ci-dessus avait été peu à peu défiguré par rapport aux premières moutures, l’association lança une pétition dans le quartier d’Entremont pour montrer que ses propositions et observations étaient soutenues : près de 300 signatures furent recueillies, en vain. La ZPPAUP fut promulguée quelques mois plus tard, offrant d’indiscutables garanties mais présentant aussi de très fâcheux défauts dans les divers zonages. Toujours en 1998, à l’initiative du Dr L. André, l’association créa le prix « Entremont – F. Benoit » (voir la rubrique 2.6 « Notre soutien à la recherche archéologique ») destiné à récompenser périodiquement les jeunes archéologues méritants.
En 1999 nous eûmes à subir la disparition de la très dévouée vice-présidente S. Decoppet et dès lors ce fut presque constamment J.-L. Charrière qui dut assumer le guidage des visites de l’oppidum d’Entremont (environ une dizaine par an en moyenne). En 2000, le vice-président Philippe Daniel s’occupa de faire réaliser et installer sur l’oppidum d’Entremont plusieurs panneaux explicatifs pour les visiteurs (depuis lors ils sont entretenus selon les besoins et un nouveau panneau de photos a été installé en 2013) et l’année suivante, il illustra superbement une nouvelle édition de l’association intitulée Oppidum d’Entremont, Aix-en-Provence, Carnet de visite.
En 2002, le Dr L. André ayant demandé à être déchargé de la présidence, c’est J.-L. Charrière qui reprit le collier. En 2004, la découverte d’un théâtre romain à Aix au quartier de la Seds suscita une vive controverse. Alors qu’un grand nombre d’Aixois, d’archéologues régionaux et la municipalité elle-même, propriétaire des lieux, demandaient un effort exceptionnel pour fouiller et mettre en valeur le monument, les autorités archéologiques régionales et nationales, invoquant le manque d’argent, ordonnèrent son ré-enfouissement pour le protéger. L’association Entremont lança alors une pétition contre ce ré-enfouissement, finalement signée par plus de 10 800 personnes. Mais ce mouvement échoua et aujourd’hui le théâtre romain est toujours enseveli (voir la rubrique 3.2 « Pour le théâtre romain »)
En 2005, constatant que le nom « Entremont » tout court était cause de confusions entre l’association et le site lui-même et qu’il n’indiquait pas clairement la nature de l’association, le président Charrière proposa aux adhérents de le modifier ; le nouveau titre est désormais Association Archéologique Entremont. Et de nouveaux statuts furent adoptés, sans changement important mais plus appropriés au fonctionnement de l’association.
C’est alors que l’association entra dans l’ère du numérique et d’Internet. Préparé par J.-L. Charrière et géré depuis cette date par lui, le site Internet de l’association fut mis en ligne en juillet 2006. Et c’est aussi à ce moment que commença l’utilisation du courrier électronique. La même année, J.-L. Charrière inaugura un nouveau service par courriel, les messages Archeologica réservés aux adhérents et qui ont un réel succès. Ils contiennent diverses informations sur l’actualité de l’archéologie en France et dans le monde.
En 2008, J.-L. Charrière, qui venait de prendre sa retraite, entreprit de numériser toute la photothèque (environ 3000 photos dont beaucoup de photos argentiques) et d’en dresser le catalogue informatisé. Ce gros travail, très fastidieux, a été interrompu et n’est toujours pas achevé. Le but est de faciliter l’usage des photos et leur transmission éventuelle. Et en 2011, Maria Heurtaux rédigea le catalogue informatisé de la bibliothèque, qu’elle met à jour désormais périodiquement.
En 2011 également, J.-L. Charrière commença à s’intéresser attentivement aux édifices antiques qui avaient été englobés et conservés dans l’ancien palais comtal d’Aix et furent détruits en même temps que ce palais quelques années avant le Révolution. Il en résulta une étude approfondie de plusieurs années avec de patientes recherches dans les bibliothèques et dans les archives municipales et départementales. Une première partie de ce travail sera éditée par l’association en décembre 2019 sous le titre La démolition du palais comtal d’Aix-en-Provence, 1778-1786.
En 2017, l’association fêta son 50e anniversaire. À cette occasion fut organisé le 7 octobre un repas convivial réunissant un grand nombre d’adhérents. Puis, en janvier 2018, lors de l’assemblée générale annuelle, le président Charrière présenta une rétrospective de ces 50 années d’activité avec vidéoprojection. Le bilan est considérable avec par exemple à peu près 500 visites guidées de l’oppidum d’Entremont, près de 200 conférences ouvertes gratuitement au public, 171 sorties ou voyages réservés aux adhérents, plus de 200 interventions (prospections, surveillances de chantier), plusieurs chantiers de fouille, édition d’une dizaine d’ouvrages archéologiques, innombrables interventions dans la presse et auprès des autorités pour défendre et mettre en valeur le patrimoine, un prix bisannuel pour récompenser les jeunes archéologues, etc.
En 2019, deux opportunités se sont présentées pour changer de local pour le siège de l’association et pour nos conférences, afin de faire des économies sur les frais de loyer. Pour nos conférences, J.-L. Charrière a passé un accord avec la direction de l’hôpital d’Aix et nous pouvons désormais utiliser de temps en temps l’auditorium de cet établissement (auparavant nous devions louer une salle à la Maison diocésaine d’Aix). Et pour le siège, nous l’avons transféré au 24 place des Martyrs de la Résistance, où nous sommes sous-locataires de l’association des Amis du Festival d’Art Lyrique d’Aix.
L’année 2020 a commencé avec une refonte de notre site Internet, qui est désormais celui que vous consultez.
Mais en mars l’épidémie de covid-19 est venue, hélas, paralyser en grande partie notre fonctionnement rendant nos activités très dépendantes de la situation sanitaire.
Puis en mai 2021, la destruction accidentelle du data center de notre hébergeur a rendu notre site Internet inaccessible et a aussi perturbé notre messagerie pendant plus d’un mois. À la suite de cet événement et d’un autre problème survenu en septembre 2021 et à cause aussi de la lenteur technique de cet hébergeur, nous avons changé d’hébergeur et le site est désormais chez OVH.
Nous avons relancé nos activités habituelles au 2e semestre 2021 mais le redémarrage de la pandémie en novembre puis l’arrivée du variant Omicron ont de nouveau bloqué notre activité jusqu’en février 2022. Ensuite nous avons repris un rythme normal.
Actuellement (2024) l’association compte environ 120 adhérents.
En avril 2024 l’association des Amis du Festival d’Art Lyrique d’Aix, dont nous étions les sous-locataires, nous informe qu’elle abandonne son local du 24 place des Martyrs de la Résistance et nous devons donc le quitter nous aussi, ce qui nous plonge dans un grand embarras. Le siège est alors fixé, en mai 2024, au domicile de son président, pour une durée indéterminée : Villa Val Pesio, 5 rue Gianotti, 13100 Aix-en-Provence. Et nous devons louer un garage pour y entreposer nos archives et notre bibliothèque.